«Sur le Bigster, nous avons ajouté juste ce qu’il faut pour être dans le segment C»

Vincent Geslin

Product manager Duster-Bigster chez Dacia

Propos recueillis à Paris par,

jalil Bennani

Drivers Life : Qu’est ce qui a été le plus challenging dans la conception du Bigster ?

Vincent Geslin : Le plus challenging dans la conception du Bigster, ce sont les choix que l’on a dû faire pour continuer à appliquer la recette Dacia qui consiste à assurer l’essentiel, mais tout en mettant quand même des technologies plus évoluées, puisqu’on va s’adresser à des clients plus exigeants, ceux du segment C. Il fallait bien cerner les attentes et offrir plus, mais juste le nécessaire et pas ce qu’offrent tous les autres. Exemple ? Le hayon motorisé, nous ne pouvions pas ne pas l’offrir, mais nous l’avons fait à la Dacia, c’est-à-dire avec un seul moteur et non un à chaque vérin. Autre exemple, le siège conducteur électrique, c’est la première fois qu’on en met sur une Dacia, mais nous n’avons électrifié que ce qui est le plus contraignant lorsqu’on a des réglages manuels, c’est-à-dire, l’inclinaison et la hauteur. Donc, sur le Bigster, nous avons ajouté juste ce qu’il faut pour être dans le segment C, mais en étant plus efficace et moins cher que nos concurrents. Donc, voilà, le plus difficile a été de faire ces petits choix-là et ces bons dosages.

Ces nouveaux équipements, parmi lesquels figure aussi le régulateur de vitesse adaptatif, peut-on s’attendre à les voir un jour sur le Duster ?

Certains équipements pourront arriver un jour sur le Duster, parce qu’il y a ce que l’on appelle le «market trend» qui fait que les technologies se démocratisent et se déploient progressivement des segments hauts à ceux plus inférieurs. Il y aura donc un peu de cela sur le Duster, mais pas toutes les technologies. Nous n’avons pas besoin de déployer à terme sur un Duster tout ce que l’on a mis sur le Bigster. Les deux véhicules ont des personnalités et des clientèles différentes, donc nous n’avons pas besoin de tout basculer sur un Duster.

Pourquoi n’existera-t-il pas de déclinaison à 7 places sur le Bigster ?

Alors, ça, c’est un choix que nous avons fait très rapidement. Le Concept Bigster de 2021 était précurseur du style que l’on déploie aujourd’hui sur Dacia et à travers lequel la marque a changé de dimension avec une grande ambition de plaire. Or, on n’aurait pas pu garder cette force là avec une version à 7 places, car pour cela, il aurait fallu qu’on ait un arrière plus carré et on aurait perdu en attractivité esthétique. De plus, il y a plein d’autres contraintes techniques, puis si l’on regarde aussi les C-SUV à 7 places des concurrents, ceux Outre-Rhin notamment, ben ils font 20 centimètres de plus à 4 mètres 75. Or, nous avons voulu garder un véhicule assez compact malgré tout. Après, l’ergonomie et l’habitabilité sont des aspects importants chez Dacia et on ne voulait pas un accès contraignant aux places arrière. Enfin, qui dit 7 places, dit de la masse en plus. Or, on est fiers d’annoncer qu’en version hybride, le Bigster est 150 kg plus léger que ses concurrents hybrides. Si on avait rajouté des sièges supplémentaires, on l’aurait payé en CO2. Puis surtout, chez Dacia, nous avons déjà du 7 places, avec le Jogger qui fait très bien le travail et encore une fois, nous avons voulu garder cette ligne très harmonieuse et racée.

Parmi les valeurs de la marque Dacia, figurent les termes «Robuste & Outdoor» et qui dit robuste, dit fiable. Dès lors, pourquoi Dacia ne porte pas sa garantie au-delà de 3 ans, d’autant plus qu’on assiste à une déferlante de marques chinoises qui proposent souvent 5 ans de garantie si ce n’est plus ?

Il y a une offre que nous sommes en train de déployer en Europe et qui s’appelle «Zen». L’offre Zen propose aux clients d’étendre leur garantie à 7 ans, avec quelques conditions, certes, comme faire l’entretien chez Dacia durant les 3 premières années, ce qui ouvre la possibilité de la prolonger d’une année à l’autre, jusqu’à 7 ans et ça c’est assez fort.